Aujourd’hui, j’attaque un article dédié à la distribution. Avant de me lancer, je me suis longuement documenté (RTA, tutoriels vidéos, articles, forums) pour être certain de bien tout faire dans les règles de l’art et de ne pas me louper car dans le cas inverse, les conséquences d’un mauvais calage sont catastrophiques et fatales pour un moteur !
Au programme de cette étape :
- Pigeage de l’arbre à cames, du vilebrequin, et blocage du volant moteur
- Dépose de la poulie damper et de la courroie
- Dépose du galet tendeur et de la pompe à eau
- Remplacement des joints spi (arbre à cames et vilebrequin)
- Repose de la nouvelle pompe à eau
- Repose du galet tendeur et de la courroie
- Repose de la poulie damper
- Et vérification d’un parfait alignement !
Et c’est parti pour la dépose

On commence par piger ?
Le pigeage est de loin l’action la plus importante dans cette opération car elle consiste à synchroniser parfaitement l’arbre à cames avec le vilebrequin afin d’éviter au soupapes de descendre au moment où les pistons remontent.
Avant de démonter votre courroie, assurez-vous que les piges rentrent dans les orifices prévus à cet effet et validez bien qu’elles coïncident parfaitement.
De mon côté, 2 forets feront l’affaire (un de diamètre 6mm et un de 8mm)
Impossible pour moi de faire rentrer les piges simultanément et de les pousser au fond des orifices. La raison principale est que le caoutchouc de ma poulie damper a rendu l’âme et que l’orifice de celle-ci n’est plus dans l’axe, ce qui m’empêche de rentrer la pige correctement.

Je bloque ensuite le vilebrequin côté volant moteur
Vous pourrez ainsi démonter la vis de la poulie damper (la fameuse poulie HS de mon côté) et garantir ainsi que le vilebrequin restera dans sa position pigée pendant toute l’opération.
Ne dévissez jamais la poulie damper en vous servant simplement des 2 piges au risque de casser votre carter ou votre poulie d’AAC !
Puis je retire la (fameuse) poulie damper (HS chez moi)



Petite précaution supplémentaire
Vous remarquerez sur cette photo quelques marques de tipex que je vous encourage très fortement à reproduire avant la dépose de votre courroie.
- Sur la poulie d’ACC, j’ai marqué 2 points qui se prolongent par 2 traits sur la courroie
- Sur le pignon de vilebrequin, j’ai marqué 1 point qui se prolonge par 1 trait sur la courroie
En reportant ces traits sur ma nouvelle courroie, cela me permettra de vérifier qu’elle a la même taille que l’ancienne et lors du remontage, que ces nouveaux repères coïncideront parfaitement avec les points de ma poulie d’AAC et du pignon de vilebrequin.
Je peux enlever la courroie puis la pompe à eau
Maintenant que les repères sont tracés et que tout est bien calé, je détends le galet en le dévissant, je retire la courroie, le pignon de vilebrequin (en récupérant bien la clavette), je dépose le galet, puis je démonte la pompe à eau.



La pompe à eau n’est pas en fin de vie malgré le dépôt blanchâtre important sur ses ailettes. Mais au vu du coût de la pièce, je la remplace par une neuve.

Repose de la nouvelle pompe
Après avoir retiré l’ancienne pâte à joint avec un grattoir en plastique et parfaitement dégraissé la surface, je pose le nouveau joint en aluminium et je serre les vis au couple de 2 daN (selon la RTA – moteur XU).
Même si cela n’est pas préconisé par le fournisseur, il m’a quand même été conseillé de remettre un léger cordon de pâte à joint sur le nouveau joint pour assurer une parfaite étanchéité dans le temps.
Changement des spi
Tant qu’à y être, je vais en profiter pour changer le joint spi d’arbre à cames (qui ne doit plus être très étanche au vu de la descente d’huile sur le flanc droit) et celui de vilebrequin derrière le pignon (j’avais déjà changé celui côté boîte de vitesses précédemment).
Spi vilebrequin
Même s’il semble être encore en bon état et encore étanche, je le remplace. Pour le sortir, même méthode vue précédemment, j’utilise une ou deux vis puis je tire dessus.
Avant de le remonter, je dégraisse parfaitement l’emplacement, huile légèrement l’intérieur, puis l’enfonce avec une cale en tapant de manière uniforme en veillant bien à ne pas trop l’enfoncer.



Spi d’arbre à cames
Il faut savoir que l’arbre à cames tourne en moyenne 10 fois plus vite que le vilebrequin. Pour un tour de vilebrequin, l’AAC en fait donc 10 et le joint spi s’use donc beaucoup plus rapidement.
Sur ma 306, au vue de l’huile présente sur le flanc du moteur, il n’y avait pas de doute. Il avait fait son temps. On peut même apercevoir le ressort lors de son extraction.



Pour le remplacer, on reprend exactement le même procédé que le joint de vilebrequin.
Carter nettoyé, pompe à eau changée, joints spi neufs, il ne me reste plus qu’à remettre la poulie d’AAC, le pignon de vilebrequin, puis le nouveau galet tendeur.
J’arrive à l’étape où je vais pouvoir remettre la nouvelle courroie.
Rappelez-vous, avant la dépose, j’avais reporté au préalable 3 traits sur l’ancienne courroie (2 qui correspondaient à 2 points sur la poulie d’AAC, 1 qui correspondait à un point sur le pignon du vilebrequin).
Il me suffit maintenant de superposer les 2 courroies (ancienne et nouvelle) pour :
- vérifier qu’elles ont la même taille et le même nombre de dents
- reporter les 3 traits de l’ancienne sur la nouvelle
Je remets donc en place la courroie neuve, brin bien tendu, dans l’ordre suivant :
- Vilebrequin (trait sur le point du pignon)
- Poulie d »arbre à cames (2 traits sur les 2 points de la poulie)
- Galet tendeur
- Pompe à eau
Il faut impérativement s’assurer que, durant l’opération, la courroie ne saute pas de dent et pour en avoir le cœur net, les 3 traits sur la courroie doivent parfaitement coïncider avec les 3 points de la poulie d’AAC et du pignon de vilebrequin.

Tension de la courroie
Normalement, pour tendre correctement la courroie de distribution, on utilise un tensiomètre (que je n’ai pas bien malheureusement).
Je donc du m’adapter et utiliser une manière un peu plus arbitraire, je l’avoue !
Pas de tensiomètre ? voici 2 astuces :
Vous pouvez utiliser la méthode de la torsion qui consiste à pincer l’ancienne courroie entre 2 doigts (avant démontage) puis de la faire pivoter jusqu’à son maximum pour mesurer approximativement l’angle de rotation de celle-ci. Il suffit ensuite de le refaire avec la nouvelle en place puis de serrer le galet tendeur.
Vous pouvez aussi choisir de télécharger une application de tension de courroie qui pourra vous donner la bonne fréquence de tension lorsque vous l’aurez faite vibrer (un peu comme une corde de guitare).
On serre le galet
Une fois bien tendue, vous pouvez resserrer le galet au couple de 2,1 daN (selon la RTA – moteur XU).
Personnellement, j’ai remis un peu de loctite en plus.
A noter que si votre courroie siffle lorsque vous accélérez, c’est que la tension est trop importante.

Je remonte la nouvelle poulie damper,
et je vérifie 100 fois le bon calage !
La RTA préconise de vérifier le bon calage de la distribution en faisant tourner le moteur pour qu’il réalise 2 cycles complets.
-> Il est impératif de ne jamais revenir en arrière et faire tourner le moteur en sens inverse !
La procédure pour vérifier le bon calage :
- on enlève les 2 piges et l’outil de blocage du volant moteur
- on fait tourner le moteur en utilisant l’écrou de la poulie damper
- on remet les 2 piges et on regarde si tout s’aligne
Si elles ne rentrent pas simultanément, vous êtes bon pour redéposer !
Tout est bon pour moi, je remets le carter de protection.
Et je croise les doigts pour le prochain démarrage !
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